par Carl Wieland, M.D.
Source (anglais) provenant de Creation.com
Traduit par Daniel Arsenault et Laurence Tisdall
Une récente tentative de rétablir la réputation de la phalène du bouleau, à être une icône de l’évolution, s’effondre…
T.F. écrit:
Pour le Dr Carl- Il y a quelques temps, j’ai lu vos trucs (sic) dans lesquels vous affirmez que les trucs (articles) sur la phalène du bouleau étaient basés sur une fraude.
J’ai été troublé lorsque quelqu’un m’a montré un article scientifique récent qui, malheureusement pour vous, remets en question cette assertion. Il montre qu’après tout, les phalènes sont un exemple classique de l’évolution.
J’espère que vous allez vous rétracter à la lumière de cette nouvelle preuve.
Carl Wieland (anglais) répond :
Merci pour votre courriel. Quand vous écriviez concernant nos « trucs» sur les phalènes, je présume que vous faites référence à une section de notre article intitulée, «les fraudes utilisées pour soutenir l’évolution», ou plus probablement à mon article de 1999 dans le magazine Création sur lequel l’article était fondé, et qui a pour titre au revoir les phalènes du bouleau (anglais). Ou à l’article qui a suivi en 2002 dans la même revue, et ayant pour titre La filière des phalènes (anglais).
Et je présume que l’article évolutionniste récent auquel vous faites référence serait presque certainement « The Moths at War » (Phalènes en guerre) apparu dans le New Scientist.1 Votre commentaire vient à un moment opportun, car j’avais déjà commencé à écrire à propos de cette tentative plutôt évidente de salir les créationnistes par de fausses accusations. Une réfutation sera utile à d’autres, donc s’il vous plaît excusez-moi si je suis très détaillé dans ma réponse.
Si on lit attentivement à la fois nos articles et l’article du New Scientist, il devient clair que, loin de nous amener à rétracter nos commentaires, on se rend compte que cette dernière histoire semble être un cas classique de « marketing évolutionniste », qui essaye de transformer l’embarras du public en une victoire de relations publiques contre les créationnistes.
Ceci concerne l’exemple classique de « l’évolution en action », soit la phalène du bouleau en Angleterre, Biston betularia. Voici l’histoire en bref: Le phalène du bouleau se rencontre sous deux variétés : une claire [typica] et l’autre sombre [carbonara ou mélanique]. En Angleterre, après la révolution industrielle, la pollution a rendu plus sombres les troncs d’arbres.2 HB Kettlewell, un enthousiaste du darwinisme, a affirmé avoir démontré que les phalènes sombres prédominaient après la révolution industrielle et que c’était le résultat de la préférence des oiseaux pour les variétés plus claires qu’ils trouvaient sur les troncs d’arbres maintenant assombries. Cet exemple est devenu connu sous le nom de «mélanisme industriel de la phalène du bouleau».3
Nos articles soulignent les commentaires d’autres évolutionnistes qui ont indiqué que cet exemple ne pouvait plus être considéré comme une preuve pour le darwinisme et que son statut «d’icone» était basé sur des pratiques plutôt douteuses. Les points clés de nos articles sont :
Que les biologistes ont remarqués qu’il est extrêmement difficile de trouver des phalènes reposant sur des troncs d’arbres pendant la journée. Leur lieu de prédilection semble être, d’être caché sous les feuilles.
Les phalènes de laboratoire que Kettlewell a relâchées et que l’on observe sur des troncs d’arbres, s’y reposent d’une façon non naturelle.
Dans nos manuels, les photos classiques des phalènes se reposant sur des troncs d’arbres ont été truquées, puisqu’il s’agissait de phalènes mortes épinglées ou collées sur des troncs d’arbres.
Le film utilisé pour «enseigner» le sujet était également une « mise en scène » d’oiseaux qui mangeaient des phalènes et non une situation naturelle.
Que le « mélanisme industriel » ce type de sélection naturelle due à la prédation différentielle pourrait facilement être réel mais serait trivial de toute façon. Comme nous l’avons souligné maintes fois dans nos articles, la sélection naturelle est un fait et n’est pas en soi égal à «l’évolution». (Que ce soit par la reproduction différentielle ou la survie différentielle, elle se produit via l’élimination ou la perte d’information génétique, et non pas sa création.)
Que les évolutionnistes ont déformé la sélection naturelle en le représentant comme « l’évolution en action» est un point secondaire. Le point principal c’est qu’il y avait tellement de désespoir apparent dans la tentative de convaincre les étudiants de la vérité de l’évolution que ses partisans étaient prêts à oublier ces graves défauts, et même à utiliser des photos inexactes pour étayer leur point de vue.
On affirme dans l’article du New Scientist :
Que les créationnistes ont exploité « un débat scientifique légitime sur des petits détails » concernant ces phalènes pour attaquer injustement l’ensemble de l’exemple, et avec lui, l’évolution elle-même.
Que lorsque l’évolutionniste Jerry Coyne de Chicago dit: « Pour le moment, nous devons rejeter Biston comme un exemple bien compris de la sélection naturelle en action » il a été pris hors contexte; il a été cité de manière sélective ; il a malheureusement été « obscur » dans ses propos, etc.
Que la journaliste non-créationniste Judith Hooper qui a, dans son livre Of Moths and Men, a non seulement mis en lumière la nature « imparfaite» des expériences de Kettlewell ce qui est accepté dans cet article du New Scientist, mais elle aurait également accusé Kettlewell de fraude, sans preuves suffisantes (ce qui a été injustement utilisé par les créationnistes). 4
Que l’un des biologistes qui avait soulevé certaines des questions initiales sur les observations des phalènes, Michael Majerus, a « achevé une expérience exhaustive … afin d’inverser l’avancement des créationnistes sur ce point » et que ses résultats préliminaires sont « suffisants pour totalement rétablir la phalène comme un excellent exemple de l’évolution darwinienne en action. »
Il est important de souligner que l’article ne tente même pas de réfuter ce que nous avons signalé au sujet du trucage utilisé en épinglant les phalènes mortes aux troncs d’arbres. Et l’article lui-même concède que les procédures de Kettlewell ont été considérablement imparfaites.
Au lieu de cela, il avance une objection en « homme de paille » (au moins en ce qui concerne les articles de CMI) disant que les articles créationnistes attaquent la sélection naturelle, ou que tout au moins, ils jubilaient car la sélection naturelle avait été prise en défaut précisément là où elle a été la plus vantée.5 Mais, comme c’est clairement indiqué dans nos articles, la validité de la sélection naturelle n’a jamais été mise en doute et ce n’est pas du tout le problème.
Que faire de « l’expérience exhaustive » de Majerus qui a prétendument rétabli triomphalement la phalène au statut d’icône pour les darwinistes? Eh bien, permettez-moi de dire encore une fois que si elle avait été convaincante, on aurait dit, « Et alors? – Qu’est ce qu’il y a d’étonnant à tout cela ? » Mais ironiquement, ce que nous voyons une fois de plus, c’est le désespoir des darwinistes dans la guerre de la propagande, ainsi qu’un complet malentendu et/ou une fausse représentation de la position créationniste touchant la sélection naturelle. Majerus a passé sept ans à libérer des phalènes (surmontant les vices de procédure dans les expériences de Kettlewell) de telle sorte que certains sont venus se reposer sur des troncs de couleur claire, et qu’il a vu les oiseaux manger certains d’entre eux. Quels sont ses vibrants résultats ?
Les oiseaux ont trouvé plus facile de repérer (et donc de manger) les phalènes les plus sombres sur des surfaces plus clairs que leurs homologues plus clairs. (On trouve qu’il est difficile de résister à un « tu m’en diras temps…»)
Ceci explique le fait que celles qu’il a relâché et qui ont disparu (donc sans doute mangées) étaient de 29% pour les plus sombres, comparativement à 22% pour les formes plus claires.
Comme si ce n’était pas assez trivial, même si l’article tente de présenter l’expérience comme un «appui certain» pour l’évolution, il est clair qu’elle « ne satisfait pas tous les biologistes évolutionnistes ». Certaines des critiques évolutionnistes soulignent que d’autres animaux mangent aussi des phalènes dans la nature, et ils peuvent avoir simplement une préférence pour les phalènes sombres ou ceux qui sont claires. Et, le point le plus important, l’article souligne que les fréquences de phalènes claires et sombres « ne sont pas toujours en corrélation avec le niveau de pollution ». Mais on peut ignorer toutes ces agitations frénétiques avec roulements de tambour et sonnerie de clairon pour se concentrer sur la question à savoir si l’article démontre la sélection naturelle (qui est un processus que nous ne pensons pas besoin d’être démontré de toute façon, c’est une déduction logique, évidente, laquelle a été amplement observé d’ailleurs). Ce qui est vraiment inquiétant, c’est la manière dont le saut est fait à partir d’un changement observé de la fréquence des gènes (que le mélanisme industriel démontre si bien) pour, citons Majerus, « la preuve de l’évolution ». « Évolution », ce mot, bien sûr, signifie dans l’esprit des gens toute la notion comme quoi les particules se sont transformées en personnes.
Suggérer que, puisque l’évolution nécessite un changement dans les fréquences des gènes et que si on démontre un tel changement alors nous venons de prouver l’évolution, est une erreur logique du type suivant (techniquement appelé affirmant la conséquence (anglais)) :
Pour moi, être un bon conducteur exige d’avoir une bonne vue.
Je peux prouver que j’ai une bonne vue.
C’est pourquoi je suis un bon conducteur.
Cela devrait être amplement évident à partir des articles sur le site www.creation.com ou d’autres tels que Eaux boueuses (anglais), Le train de l’évolution s’en vient (Ou plutôt s’en va … dans la mauvaise direction) et Gaffes de coléoptère (anglais).
Un modèle de la création biblique impliquerait également de prédire des variations dans les fréquences de gènes à travers le temps, mais dans les limites de la sorte original et l’ajout de mutations (qui résulte principalement dans de la perte d’information).
Même un évolutionniste de renom tel que Pierre-Paul Grassé, titulaire de la Chaire de l’évolution à la Sorbonne, a clairement indiqué que l’on peut avoir des mutations et une sélection avec les bactéries, par exemple, un changement dans la fréquences des gènes, mais qu’il s’agit d’un déplacement vers la gauche, et ensuite un déplacement vers la droite, sans grand résultat à long terme. De même, les phalènes ont changé avec la pollution vers les formes plus sombres, alors que pendant que l’air c’est clarifié, au fil des décennies, la population des phalènes a généralement changé de nouveau vers la situation où les formes plus claires prédominaient encore une fois. Où est donc le changement net dû à l’évolution, la génération de la nouveauté qui est requis par la théorie ?
Le biologiste L. Harrison Matthews était suffisamment reconnu pour être invité à écrire la préface à l’édition de 1971 de l’origine des espèces de Darwin. Il était, comme Majerus, à ce moment-là, également très heureux de voir les phalènes comme un exemple de sélection naturelle en action (ce qui ne serait pas une situation très importante pour nous comme nous l’avons expliqué). Donc, il est intéressant de noter ce qu’il dit dans cet avant-propos (nous soulignons) :
« Les expériences démontrent admirablement la sélection naturelle ou la survie du plus apte, en action, mais ils ne montrent pas l’évolution en cours, car malgré les changements dans les populations en terme de leurs formes claires, intermédiaires ou foncées, tous les phalènes demeurent du début à la fin la même espèce soit le Biston betularia.
Vers la fin de l’article, Majerus est cité faisant une déclaration révélatrice. Il dit que l’histoire des oiseaux mangeurs de phalènes est « facile à comprendre parce qu’elle implique des choses que nous connaissons ». Exactement, on facilite l’endoctrinement des étudiants avec un exemple qui fait du sens, pour qu’ensuite ils pensent qu’ils ont vu un processus qui est capable de créer, en quelque sorte, de nouvelles fonctionnalités biologiques. Tout cela fait partie de la passion pour l’histoire des phalènes, une histoire que les évolutionnistes ont renforcé avec non seulement des procédures inadéquates, mais des photographies truquées. (Et cette frénésie a provoqué l’irritabilité de certains lorsque les créationnistes ont fait un usage légitime de ces révélations.) 6 C’est pourquoi, afin de s’assurer qu’elle a été comprise et enracinée chez les élèves, certains évolutionnistes ont truquées et en ont fait une mise en scène photographique. Et c’est clairement le but de cet article de tenter de réhabiliter à tout prix l’idée (qui pourrait s’avérer vraie, mais il y a si peu de preuves pour l’appuyer) que les oiseaux sont certainement responsables des changements dans les fréquences de gènes. Ce qui est d’autant plus ironique est que le même article cite d’autres évolutionnistes disant que l’ensemble des évolutionnistes n’a pas encore pris position, même sur cet aspect des choses.
Et que dire de la citation, présumée hors-contexte (la ruse préférée d’un politicien), de Jerry Coyne? En réalité, comme nos articles le démontrent, elle n’a jamais été une simple question que l’auteur a innocemment « soulevée sans précaution ». Nous avons cité un article écrit de sa propre main et publié dans la revue Nature, indiquant que les révélations sur l’histoire de la phalène lui ont donné la même sensation que celle qu’il a connu quand il a découvert que le Père Noël n’était pas réel et que c’était son père qui apportait les cadeaux.7
Comme nous l’avons dit dans l’article écrit en 2002 mentionné plus haut, trois déclarations résument la réalité biologique sur cette question :
Avant la révolution industrielle, il y avait de l’information génétique pour les phalènes de type sombres et claires.
Pendant les pires jours de la pollution, il y avait de l’information génétique pour les phalènes sombres et claires.
Aujourd’hui, il ya de l’information génétique pour les phalènes sombres et claires.
En d’autres termes, la seule chose qui est arrivé est que le nombre relatif de chaque type a augmenté ou a diminué. Quelle devrait être la vraie leçon à apprendre de la saga des phalènes de bouleux ? Le fait que cet ensemble étonnamment banale d’événements a été martelé dans le monde entier comme “la preuve ultime” pour une croyance que les microbes se sont transformées en phalènes (et en chercheurs qui étudient les phalènes)! Ceci est bien plus stupéfiant à contempler que toutes les photos truquées et les expériences frauduleuses.
Merci encore une fois – j’ai vraiment apprécié l’occasion d’attirer l’attention sur cet article étonnant du New Scientist. S’il y a quelque chose à retenir de cet article, c’est le marketing évolutionniste qu’il utilise pour renforcer leur point car ils sont désespérés de voir cette «icône» exposée pour ce qu’elle est, au mieux, un exemple extrêmement trivial de la sélection naturelle (et non « la preuve de l’évolution »).
Références
Jaap de Roode, Moths at War, New Scientist, pp 46-49, 8 décembre 2007.Retour au texte
En provoquant la perte du lichen de couleur claire ainsi qu’en les noircissants directement.Retour au texte
Comme chez les humains, les pigments de mélanine amène la couleur à être plus foncée.Retour au texte
C’est peut-être un peu fort. Comme notre article (anglais) l’indique, Hooper fait remarquer que les notes de terrain de Kettlewell avait commodément disparu, et a déclaré que «la possibilité de fraude tacite flotte dans l’air. »Retour au texte
Bien sûr, certains créationnistes peuvent être confondus ainsi, pensant que a) la sélection naturel = l’évolution et b) la fraude des phalènes signifiait que la sélection naturelle avait été discréditée.Retour au texte
Le biologiste évolutionniste Bruce Grant, a écrit une lettre à l’éditeur de la Tribune de Pratt (Kansas) en réponse à une correspondance créationniste. Il a essayé de détourner l’attention sur le fait que les écoliers ont eu l’impression que les phalènes se reposent naturellement sur les troncs d’arbres en disant que «les phalènes ont été collés aux arbres dans une expérience visant à évaluer l’effet de la densité (nombre) de papillons sur les pratiques d’alimentation des oiseaux. » Voir http://www.millerandlevine.com/km/evol/Moths/grant-pratt-tribune.html (anglais).Retour au texte
Jerry Coyne, Nature 396 (6706) :35-36, 1998.Retour au texte
Publié: 5 Janvier 2008
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