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L’incroyable dromadaire

Dernière mise à jour : 30 août 2022

Par Dr. Jerry Bergman

Dromadaire (Camelus dromedarius)
Dromadaire (Camelus dromedarius)

Le chameau est l’un des animaux les plus étonnants connus de l’homme. Il est le cheval de labour du desert et un véritable cadeau pour ceux qui y vivent depuis des générations. La Bible mentionne les chameaux plus de 60 fois, ce qui indique leur importance central dans les temps bibliques. La Bible fait état de deux types de chameaux : le chameau à deux bosses, soit le chameau de Bactriane (Camelus bactrianus),et le dromadaire (Camelus dromedarius), de la famille des camélidés, qui est plus grand et ne possède qu’une seule bosse. Ces deux espèces vivent maintenant dans les déserts chauds et secs du Moyen-Orient.


Les dromadaires sont des mammifères conçus avec intelligence pour la vie du desert et ils ont travaillé en étroite collaboration avec les humains depuis près de cinq milliers d’années (Bernhard Grzimek et Maurice Fontaine, Le Monde animal en 13 volumes, tome XIII : Mammifères 4,1972). Bienque leur alimentation principale soit l’herbe et d’autres plantes, ils peuvent manger presque n’importe quoi. Leur bouche est si coriace qu’ils peuvent meme grignoter un cactus épineux ou une paire de chaussures.


Leur bosse de quatre-vingts livres (36,3 kg) est remplie de graisse, et non d’eau comme le croient certaines personnes. Leur corps utilize la graisse stockée dans la bosse pour pouvoir survivre de longues périodes sans nourriture, ce qui leur permet de voyager à travers les sables chauds et arides des deserts du monde arabe(Grzimek’s Animal Life Encyclopedia, 2nd. Ed., vol. 15, Detroit, Thomas–Gale, 2004, p. 314). Durant une journée de huit heures, ils peuvent transporter une charge de quatre-cents livres (180 kg) sur une centaine de miles (160 km) à travers le desert sans s’arrêter une fois pour de l’eau ou de la nourriture. Après avoir traverse le désert, quand ils recommencent à consommer de la nourriture, leur bosse se reconstruit rapidement pour reprendre sa taille normale.

Chameau de Bactriane  (Camelus bactrianus)
Chameau de Bactriane (Camelus bactrianus)

Un dromadaire peut survivre pendant huit jours sans eau potable. Ce faisant, il perdra 220 lb (100 kg). Par conséquent, il deviendra très mince et osseux. Puisque plusieurs de ses milliards de cellules auront perdu leur teneur en eau, sescôtes se verront à travers la peau (Grzimek, 1972). Quand les dromadaires atteignent un point d’eau, ils peuvent boire jusqu’à 27 gallons(135litres)—une dizaine de seaux pleins d’eau en une dizaine de minutes (Grzimek, 1972). Ils peuvent ensuite poursuivre leur voyage dans le désert.


Chez les dromadaires, l’eau passe d’abord par l’estomac, permettant aux vaisseaux sanguins de l’absorber et de la transporter à toutes les autres parties du corps. En quelques minutes, la majorité de l’eau que le dromadaire a avalée sera distribuée dans les quelques milliards de cellules qui composent sa chair. Le changement sur son corps maigre se voit presque immédiatement. Après qu’il a bu vingt gallons d’eau, son estomac se vide en une dizaine de minutes seulement. Par comparaison, les êtres humains ont besoin de plusieurs heures d’abreuvements espacés avant de pouvoir remplacer toute l’eau perdue durant une journée passée dans le désert.


Même s’il perd une grande quantité d’eau lorsqu’il se trouve dans un désert, le corps du dromadaire possède plusieurs mécanismes intégrés et complexes qui lui permettent de limiter la perte. Par exemple, la température de son corps peut varier de 34˚ C à environ 41˚ C sans effet néfaste. Chez l’homme, une variation d’à peine quatre degrés peut nuire à la santé. La température corporelle du dromadaire peut aussi s’élever jusqu’à 40˚C avant qu’il ne commence à transpirer, ce qui lui permet d’économiser beaucoup d’eau. Enfin, elle peut tomber à 34˚ C la nuit. Il lui faut donc beaucoup plus de temps dans la journée avant de se réchauffer au point d’avoir besoin de transpirer, ce qui constitue une autre économie d’eau(Grzimek, 1972). Les humains commencent à transpirer après une augmentation d’environ deux degrés de la température de leur corps.


Le sang d’un chameau contient normalement 94 % d’eau, tout comme celui des êtres humains. Mais quand le camélidé est incapable de boire, la chaleur du soleil provoque peu à peu une perte d’eau à partir de son sang; l’animal peut alors perdre, en toute sécurité, jusqu’à 40 % de l’eau présente dans sa circulation sanguine sans problème. Le sang humain, quant à lui, doit conserver une proportion d’eau très proche de 94 % à tout moment. Si vous perdez 5 % de votre eau normale, vous perdez la vision; si vous en perdez 10 %, vous ne pouvez plus entendre; si vous perdez 12 % de votre eau, votre sang devient aussi épais que de la mélasse et votre cœur arrête de battre(Grzimek, 1972). L’une des raisons pour lesquelles le dromadaire a une supériorité dans ce domaine est que ses globules rouges n’ont pas la forme de beignets comme ceux de la plupart des mammifères, mais plutôt celle d’ovales allongés, ce qui leur permet de circuler plus librement quand l’animal est déshydraté. Ses cellules sanguines peuvent également faire face à de grandes fluctuations de niveaux d’eau sans se rompre, ce qui est essential pour permettre au sang de stocker de l’eau supplémentaire.


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Les dromadaires ont aussi un nez spécialement conçu qui retient l’eau. Quand ils expirent, leur nez emprisonne l’air chaud et humide de leurs poumons et l’eau est absorbée par leurs membranes nasales. Leur nez étant refroidi, l’humidité dans l’air chaud en provenance de leurs poumons est transformée en eau liquide. Leur nez est jusqu’à 10˚C plus froid que le reste de leur corps, en raison de la respiration dans l’air chaud et sec du désert, qui produit un effet de refroidissement en provoquant l’évaporation de l’eau dans les voies nasals humides. Les petits vaisseaux sanguins qui se trouvent dans ces membranes peuvent ensuite recycler l’eau dans le sang.


Contrairement à celle deshumains, leur urine contient très peu d’eau. Il s’agit plutôt d’une substance pâteuse à peu près de la consistance d’un sirop.


Lorsque les vents violents provoquent des tempêtes de sable, des muscles spéciaux dans lesnarines des dromadaires réduisent la taille de l’ouverture de ces dernières, empêchant ainsi le sable d’entrer dans le nez, tout en laissant assez d’espace pour prendre suffisamment d’air pour survivre. Les cils de l’animal se courbent vers le bas, jusqu’au-dessous de ses yeux, comme des stores, le protégeant à la fois du sable et du soleil, tout en lui permettant de voir clairement. Ses sourcils sont si épais et touffus qu’il doit garder la tête haute pour voir le sol. Les sourcils aident aussi à fournir de l’ombre à ses yeux pour les protéger du soleil. Si un grain de sable se pose sur la surface de l’œil, la paupière intérieure, appellee membrane nictitante, expulse automatiquement le sable du globe oculaire.

Pied de dromadaire (Wikipedia)

Les dromadaires voyagent sur ​​les dunes à l’aide de leurs « chaussures de sable » spécialement conçues. Leurs sabots sont larges, et deviennent encore plus larges quand ils posent leur pied sur le sable. Chaque pied dispose de deux longs doigts osseux entre lesquels se trouve une peau tannée et dure qui en fait une sorte de palme pour l’empêcher de s’enfoncer dans le sable doux. Se déplaçant à environ 16 km/h, ils peuvent transporter deux-cents kilos et plus sur une distance de plus de cent-soixante kilomètres, en une seule journée de voyage.


Les dromadaires ont été appelés les vaisseaux du desert à cause de la façon dont ils se balancent d’un côté à l’autre quand ils trottent. En effet, les deux pattes d’un même côté avancent en même temps, élevant l’animal de ce côté, puis les deux jambes de l’autre côté avancent à leur tour. Celui qui le chevauche se sent comme s’il était dans une chaise berçante qui se déplace latéralement. Certains ont le mal de mer à monter un dromadaire.

Quand les dromadaires ont environ six mois, des genouillères épaisses commencent à se developer sur leurs pattes de devant et les aident à faire descendre leur corps de près de 450 kg vers le sol. Sans ces coussinets protecteurs, leurs genoux deviendraient rapidement douloureux et infectés, et ils seraient incapables de se coucher. Ces genouillères épaisses ne se développent pas après qu’un dromadaire est tombé sur ses genoux, comme ce serait le cas chez un humain, mais c’est plutôt grâce à cette protection prévue par leurs gènes que les camélidés peuvent tomber sur leurs genoux.


La saison des amours est assez courte, de février à mars(Grzimek, 1972). Après une période de gestation de 365 à 440 jours, la femelle donne naissance à un seul rejeton. Elle allaite son jeune pendant plus d’un an (Grzimek, 2004, p. 317). Le lait du dromadaire est très riche et les humains peuvent en faire d’excellents beurre et fromages.

Abraham sur un chameau
Abraham sur un chameau

La plus ancienne des références écrites à ces animaux étonnants vient de la Bible, qui raconte l’histoire d’Abraham envoyant son serviteur pour transférer dix chameaux de son pays à la Mésopotamie. Lors de la première publication de Grzimek, on supposait que la famille des camélidés avait vu le jour en Amérique du Nord pendant la période éocène, il y a 45 millions d’années. Rogers et coll. ont aussi écrit que « quoique moins complète, l’évolution des chameaux ressemble à celle des chevaux. » Les auteurs ont ajouté que, « comme dans le cas des chevaux, la plus grande partie de l’évolution de ce groupe s’est produite en Amérique du Nord » (Rogers et coll., Man and the Biological World, McGraw-Hill, 1942, p. 398, traduction libre). Rogers a ajouté, au sujet de l’ancêtre présumé, Protylopus, trouvé dans les fossiles attribués à l’ère géologique de l’éocène :« Il était de la tailled’un gros lapin; il avait 44 dents dans une rangée continue, les molaires étant peu couronnées. […] l‘avant-pied avait quatre orteils fonctionnels distincts, l’arrière-pied possédait deux orteils fonctionnels et deux orteils réduits. » (p.398, traduction libre) De toute évidence, Protylopus était un animal très différent d’un chameau, exigeant, pour que cette histoire d’évolution soit valide, des changements radicaux incluant la perte de nombreuses structures.


Un des sites les plus riches en fossiles de mammifères au monde est le comté de John Day au centre de l’Oregon. Dans l’étude la plus détaillée de ces fossiles, J. D. Mitchell en est venu à la conclusion suivante :« […] les fossiles de tous les genres de chameaux de nombreux endroits se ressemblent beaucoup. Les principales différences sont les tailles des cranes ou des os. Les catégories taxonomiques évolutionnistes pour ces chameaux fossilessont basées sur des analyses cladistiques qui ont tendance à exagérer l’importance taxonomique des différences mineures dans les crânes, dents et os du métatarse. »(J. D. Mitchell, Discovering the Animals of Ancient Oregon, Leafcutter Press, 2013,p. 193, traduction libre, souligné dans l’original)


Un des plus anciens fossiles de camélidés jamais trouvés, vieux de 1,8 à 2,5millions d’années selon les évolutionnistes, est« étonnamment similaire aux camélidés d’aujourd’hui »(Merrel, 2013 <http://www.gatewayalpacas.com/alpacas/history-of-alpacas/prehistory.htm> [traduction libre]; Meachen, 2005, « A new species of Hemiauchenia (Artiodactyla, Camelidae) from the Late Blancan of Florida », Bulletin of Florida Museum of Natural History, 45 (4) : 435-447).


On voit donc que les dromadaires ont bien été conçus pour la vie du désert. Aucune preuve claire de leur évolution n’existe dans le registre fossile. Beaucoup d’animaux, éteints et vivants, ressemblent aux chameaux et dromadaires modernes, surtout en ce qui concerne leurs structures osseuses. Nous pourrions en choisir plusieurs pour en faire leurs proches parents, en nous basant sur les fossiles, mais ceux-ci ne donnent absolument aucun appui à un cheminement évolutionniste. La famille des camélidés comprend, en plus des dromadaires et des chameaux bactriens, les guanacos, leslamas, les alpagas et les vigognes. En bref, concernant l’évolution des dromadaires, « les paléontologues ne sont pasd’accord sur […]le chemin de l’évolution et [sur la] relation génétique entre ces animaux, en raison de la nature fragmentaire des fossiles qui ont été trouvés »(Mitchell, 2013, traduction libre). La seule conclusion scientifique possible, c’est que le premier dromadaire était un dromadaire entièrement moderne, et merveilleusement conçu en plus!


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