Par Russel Humphreys, Ph.D.
De récentes expériences commissionnées par le projet RATE1 indiquent qu’une désintégration nucléaire de 1,5 milliards d’années s’est produite en un ou plusieurs courts épisodes, il y a de cela 4 000 à 14 000 ans. Les résultats soutiennent fortement l’hypothèse de la désintégration accélérée, hypothèse selon laquelle une désintégration nucléaire étendue sur quelques milliards d’années, se serait produite dans un passé plus récent comme celui de l’époque du Déluge, de la chute d’Adam et de la semaine de la Création. De telles accélérations réduiraient considérablement les suppositions d’un âge radio-isotopique terrestre de 4,5 milliards d’années à un âge de 6000 ans qu’une lecture littérale de la Bible nous propose.
Nos expériences ont mesuré la vitesse avec laquelle l’hélium généré par la désintégration nucléaire s’échappe des minuscules cristaux radioactifs des rochers granitiques. Les données démontrent que la majeure partie de l’hélium généré par la désintégration nucléaire se serait échappée durant un âge uniformiste2 rocheux de 1,5 milliards d’années, et qu’il y aurait donc fort peu d’hélium dans les cristaux aujourd’hui. Mais ces cristaux retiennent encore de grandes quantités d’hélium, quantités qui, selon nos expériences, concordent entièrement avec un âge limité seulement à quelques milliers d’années. Ainsi, ces données constituent une évidence s’opposant aux longs âges de l’évolution et s’accordant avec la Création récente citée dans les Saintes Écritures. En voici quelques détails :
Une grande partie de l’hélium est généré par les cristaux radioactifs
L’histoire de la recherche débute à la fin des années 1970, à Fenton Hills, dans les Monts Jemez du Nouveau Mexique, à environ une trentaine de kilomètres de Los Alamos, à l’ouest d’une large zone volcanique. Les géologues du Laboratoire National de Los Alamos creusaient (image 1) à plusieurs kilomètres de profondeur dans la roche granitique chaude et sèche afin de déterminer si celle-ci pouvait constituer une bonne source d’énergie géothermale. Ils ont envoyé leurs échantillons rocheux au Laboratoire National d’Oak Ridge afin de les faire analyser.
À Oak Ridge, Robert Gentry, un physicien créationniste, et ses collègues, ont écrasé les roches en extrayant de microscopiques cristaux denses et durs nommés zircons (image 2). Les zircons étaient, comme à l’habitude, radioactifs. Une grande partie de l’uranium et du thorium trouvé dans la croûte continentale de la Terre se retrouve dans les zircons, souvent incrustée dans les flocons de biotite, un mica noir. Ce mica renfermant des zircons est largement répandu à travers les rochers granitiques de la croûte terrestre.
La radioactivité génère de l’hélium. Lorsqu’au travers de plusieurs étapes, un atome d’uranium se désintègre, et qu’il devient un atome de plomb, il émet des particules alpha, et chacune de ces particules possède un noyau d’hélium composé de deux protons et de deux neutrons. Pour la taille des cristaux qui nous intéresse, la plupart des particules alpha émises s’arrêtent à l’intérieur du zircon duquel elles sont produites. Ensuite, chaque particule alpha rassemble rapidement deux électrons du cristal et devient un atome d’hélium complet.
Une grande partie de l’hélium se trouve encore dans les zircons
L’hélium est un atome léger, rapide et «glissant,» n’adhérant pas chimiquement aux autres atomes. Il peut se diffuser fort rapidement à travers les solides, ce qui signifie que les atomes d’hélium se tortillent dans les espaces situés entre les atomes et la couche cristalline. Pour cette même raison, ils peuvent fuir rapidement à travers les petits trous et les fissures, rendant les circonstances idéales pour la détection des fuites dans les systèmes à vide des laboratoires. Les taux de fuite sont si grands que ceux qui croient aux théories de plusieurs milliards d’années s’attendent à ce que la majeure partie de l’hélium produit durant ces longues périodes soit envolée loin de la croûte terrestre et se trouvent dans l’atmosphère.
Mais l’hélium ne se trouve pas dans l’atmosphère terrestre. Lorsque les scientifiques peu informés entendent cela, ils pensent que le l’hélium s’est élevé jusqu’au sommet de l’atmosphère, comme dans un ballon, et qu’il s’est alors échappé dans l’espace. Mais l’hélium libre s’étend à travers l’atmosphère de haut en bas, et les quantités qui auraient atteint l’espace sont infimes. Le docteur Larry Vardiman, un scientifique de l’atmosphère à l’ICR (Institute for Creation Research) a démontré que même après avoir considéré les fuites lentes dans l’espace, l’atmosphère terrestre contient seulement 0,04 % de l’hélium qui devrait y être présent si la Terre avait des milliards d’années3.
En 1957, Melvin Cook, un chimiste créationniste, a indiqué ce problème dans le journal scientifique prestigieux Nature, posant la question suivante dans son titre : «Où se trouve l’hélium radiogénique de la Terre ?»4 Radiogénique signifie «généré par la désintégration nucléaire.» Selon Nature, sur un demi-siècle, les scientifiques uniformistes n’ont trouvé aucune réponse satisfaisante. Alors que les créationnistes ont une réponse simple : la majeure partie de l’hélium ne s’est pas introduite dans l’atmosphère. Elle se trouve encore dans le manteau et la croûte terrestre. En fait, l’équipe d’Oak Ridge a découvert que la majeure partie de l’hélium se trouve encore dans les zircons. Il n’a pas eu assez de temps pour s’échapper des cristaux qui l’ont généré.
Les mesures d’uranium, de thorium et de plomb de Los Alamos5 nous laissent supposer qu’une désintégration nucléaire de 1,5 milliards d’années – selon les taux d’aujourd’hui -, s’est effectivement produite. Gentry et ses collègues ont utilisé des quantités de plomb pour calculer combien d’hélium la désintégration avait déposé dans les zircons. En comparant les deux, ils ont obtenu un pourcentage d’hélium toujours contenu dans les zircons, cela a été publié en 1982. 6
Leurs résultats étaient remarquables. Plus de 58 % de l’hélium radiogénique ne s’était pas diffusé hors des zircons. Les pourcentages diminuaient avec des températures et des profondeurs croissantes dans le trou de sonde. Ceci confirme que la diffusion s’était produite car le taux de diffusion de toute matière croît fortement avec la température. Aussi, si le cristal est plus petit, il retient moins d’hélium. Ces zircons étaient minuscules et chauds, et ils avaient retenu de grandes quantités d’hélium !
Expériences et théorie nécessaires Plusieurs créationnistes, sachant à quelle vitesse l’hélium se diffuse dans plusieurs matières, ont cru qu’il serait impossible que tant d’hélium demeure dans les zircons après 1,5 milliards d’années. Mais il n’existait pas de données spécifiques pour appuyer leur croyance. En l’an 2000, les seules données disponibles concernant la diffusion de l’hélium pour les zircons7 étaient ambiguës et il n’en existait aucune concernant la biotite. C’est pour cette raison que nous avons mis le projet RATE sur pied. Des expériences seraient effectuées pour mesurer la diffusion de l’hélium dans les échantillons de zircons et de biotite provenant spécifiquement du trou de sonde de Fenton Hill.
Nous avions également besoin de modèles théorétiques afin d’interpréter les données. Pensant que la biotite était la restriction principale, nous avons publié deux modèles8 démontrant les taux de diffusion de la biotite requis pour que les zircons retiennent les quantités d’hélium observées aux températures du trou de sonde pour un temps spécifié. Le modèle évolutionniste nous assurait que ce temps était 1,5 milliards d’années, avec une production continue d’hélium pendant toute la période. Le modèle créationniste par contre déclare que ce temps n’était que de 6000 ans, et que la majeure partie de l’hélium était produite durant l’une ou l’autre des poussées de désintégration nucléaire accélérée autour du début de cette période.
Les expériences de RATE démontrent à quelle vitesse l’hélium s’échappe
Nos expériences ont démontré que nous devons tenir compte des taux de diffusion du zircon et de la biotite, mais que le zircon est plus important. Le nouveau modèle créationniste résultant diffère par moins de 0,05 % du premier. Le modèle évolutionniste n’a pas changé. Les nombres de nos premiers modèles sont toujours valides, mais ils s’appliquent maintenant plus au zircon qu’à la biotite.
Nos données sur le zircon s’accordent avec des données récemment publiées sur un autre site9, et s’accordent également avec notre modèle créationniste. Ces données nous permettent de calculer pendant combien de temps la diffusion s’est produite. Cela se situerait entre 4000 et 14 000 ans. Les taux de diffusion sont près de 100 000 fois plus élevés que les taux maximaux du modèle évolutionniste. Ceci ne laisse aucun espoir à la théorie parlant des 1,5 milliards d’années. Pour une grande partie de ce temps, les zircons auraient été aussi froids que le nitrogène liquide (196°C sous zéro) afin de pouvoir retenir les quantités d’hélium observées. Un tel modèle de «terre cryogénique» n’aiderait nullement les uniformistes, car cela violerait l’uniformisme.
Trois de mes collègues du projet RATE et moi-même<sup>10</sup> préparons présentement un document rempli de détails techniques que nous désirons présenter à la Conférence Internationale sur le Créationnisme à Pittsburgh, l’été prochain. En attendant, les amis du projet RATE ont de bonnes raisons de se réjouir devant ces résultats préliminaires, qui appuient fortement l’échelle de temps de 6000 ans, formelle aux Sainte Écritures.
Traduit par Ketsia Lessard de l’article d’ICR « Nuclear decay : evidence of a Young World” – http://www.icr.org/newsletters/impact/impactoct02.html pour voir le rapport en détail http://www.icr.org/research/rate/heliumdiffusion.html
Notes et références
RATE signifie «Radioisotopes and the Age of The Earth,» (les radio-isotopes et l’âge de la Terre), une initiative de recherche lancée en 1997 avec le soutien de l’ICR (Institute for Creation Research), la Creation Research Society, et Answers in Genesis.
Les uniformitaires croient que «tout demeure comme dès le commencement de la Création» (II Pierre 3:4), sans intervention de Dieu, ce qui pourrait gravement affecter les taux de certains procédés physiques.
Larry Vardiman, The Age of the Earth’s Atmosphere: A Study of the Helium Flux through the Atmosphere (San Diego, CA: Institute for Creation Research, 1990), p. 28.
Melvin A. Cook, “Where is the earth’s radiogenic helium?” Nature, 179:213, 1957.
R. E. Zartman, «Uranium, thorium, and lead isotopic composition of biotite granodiorite (Sample 9527-2b) from LASL Drill Hole GT-2,» Los Alamos Scientific Laboratory Report LA-7923-MS, 1979.
R. V. Gentry, G. J. Glish, and E. H. McBay, «Differential helium retention in zircons: implications for nuclear waste management,» Geophysical Research Letters 9(10):1129-1130, October 1982.
Sh. A. Magomedov, «Migration of radiogenic products in zircon,» Geokhimiya, 1970, No. 2, pp. 263-267 (en Russe). Résumé en anglais dans Geochemistry International 7(1):203, 1970. Version anglaise disponible par le Dr R. Humphreys.
Dr Russell Humphreys, «Accelerated nuclear decay: A viable hypothesis?» in Radioisotopes and the Age of the Earth: A Young-Earth Creationist Research Initiative, L. Vardiman, A. Snelling, and E. Chaffin, éditeurs (San Diego, CA: Institute for Creation Research and the Creation Research Society, 2000), p. 348.
P. W. Reiners, K. A. Farley, et H. J. Hickes, «He diffusion and (U-Th)/He thermochronometry of zircon: Initial results from Fish Canyon Tuff and Gold Butte, Nevada,» Tectonophysics 349(1-4):297-308, 2002.
Drs. Steven A. Austin, John R. Baumgardner, et Andrew A. Snelling. Cinquième Conférence Internationale sur le Créationnisme, Pittsburgh, PA., http://www.icr.org/research/rate/heliumdiffusion.html.
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