Par Russell Humphreys, Ph.D.

Il y a sept ans, j’ai envoyé à l’éditeur Masterbooks un manuscrit d’un petit livre sur la cosmologie créationniste intitulé : « Le temps et la lumière des étoiles »¹. Sans beaucoup de publicité, ce livre est un vrai succès populaire : six éditions et une vidéo déjà produites² ! Beaucoup de Chrétiens sont concernés par le problème soulevé dans ce livre sous le sous-titre : « Une solution au problème de la lumière lointaine des étoiles dans un univers jeune ». En effet, si le cosmos est jeune tel que la Bible l’indique, comment la lumière des étoiles a-t-elle pu avoir le temps d’atteindre la Terre ? Le livre a donc eu un grand impact.
En 1987, le créationniste Barry Setterfield³ a publié une monographie qui m’a stimulé à examiner ce problème. Il a suggéré que la vitesse de la lumière, c, était plus grande par le passé. Son modèle de la décomposition de la vitesse de la lumière avait certains problèmes, en particulier avec les données et la théorie de la physique. J’ai souligné ces problèmes dans l’appendice A de mon livre. Cependant, il a le mérite d’avoir mis un focus créationniste sur la cosmologie et montré l’exemple en pensant à une solution très créative.

La monographie a suscité mon intérêt dans la théorie générale de la relativité d’Einstein, que j’ai négligée depuis mes temps d’école. Des physiciens comme moi utilisent régulièrement la théorie spéciale de la relativité d’Einstein pour comprendre les effets de la grande vitesse. Mais très peu de physiciens ont l’opportunité d’utiliser la théorie générale de la relativité. Cette théorie générale implique les effets de la gravité et l’accélération qui n’est pas disponible dans la plupart des laboratoires. Mais, c’est un outil essentiel pour ceux qui étudient l’astrophysique et la cosmologie.
Jusqu’à tout récemment, les créationnistes qui croient que la Terre est jeune ont évité la théorie de la relativité et, par conséquent, l’astrophysique et la cosmologie. La raison principale de cette situation était une crainte de quelques implications philosophiques et des paradoxes logiques associés à cette théorie. Mais, j’ai découvert que la mauvaise philosophie et les mauvais paradoxes ne viennent pas de la théorie de la relativité elle-même, mais plutôt d’une mauvaise interprétation des principes mathématiques qui touchent à cette théorie. Mon livre explique qu’une meilleure interprétation est possible, une interprétation qui résout les problèmes philosophiques et logiques4. Je suis content de voir que dans les dernières années, les créationnistes n’évitent plus la théorie de la relativité. Ils l’étudient et en dérivent des bonnes applications.
Ce que les théoriciens du Big Bang ne vous ont pas dit.
Depuis que j’étudie la cosmologie, j’ai traîné avec moi une mauvaise conception du Big Bang, celle d’imaginer l’Univers comme une île. La plupart des scientifiques et même des astronomes ont aussi cette mauvaise conception du modèle du Big Bang. Comme la majorité des personnes, j’imaginais le début du Big Bang comme un très petit « œuf cosmique » ou balle de matière chaude qui aurait explosé (dans le sens d’un expansion rapide) vers un univers vide en trois dimensions. Après des milliards d’années, la matière se serait agglomérée en galaxies, groupement de centaines de milliards d’étoiles comme notre propre galaxie, la Voie Lactée. Les centaines de milliards de galaxies qui furent formées seraient elles-mêmes regroupées dans une sorte d’« île » de galaxies entourée d’une mer d’espace vide.
Mais, en 1991, Roy Holt, un collègue physicien et créationniste, m’a fait remarquer que la façon dont j’imaginais le Big Bang était erronée. Étant donné que Roy avait la même conception du Big Bang que moi, il m’a ainsi montré une erreur critique. D’après lui, au début supposé du Big Bang, la gravité intense de toute cette matière concentrée aurait comme résultat la production d’un trou noir tellement massif que rien ne pourrait s’en échapper. Roy a fait quelques calculs à l’endos d’une enveloppe pour appuyer ses dires. Si notre compréhension du modèle du Big Bang était vraie, le Big Bang n’aurait jamais pu arriver !
À partir de mes études, je savais que la théorie du Big Bang n’avait jamais indiqué que le commencement était un trou noir, mais je ne pouvais pas en saisir le pourquoi. C’est là que j’ai réellement compris cette théorie telle qu’elle est présentée par les experts. Elle ne parle pas d’un univers « île». En autres termes, il n’y a pas d’énorme espace vide qui n’est pas occupé par des galaxies. Les experts ont eu la présomption gratuite et arbitraire que l’espace serait uniformément rempli de galaxies. (Note : les observations scientifiques démentent une telle possibilité)
Dans le modèle mathématique du Big Bang, l’espace lui-même s’élargirait avec la boule de matière chaude, et la matière remplirait l’espace en tout temps. Il n’y aurait pas de grand vide. Même dans la version améliorée du Big Bang, indépendamment de la direction choisie, si on voyageait très vite, nous rejoindrions le point de départ sans être passé à travers un grand espace vide. Ceci voudrait dire qu’il est impossible de définir une limite (horizon) autour de la matière, par conséquent, la matière n’a pas de centre de masse. Si la matière n’a pas de centre de masse, alors il ne peut y avoir un centre unique vers lequel pointe la gravité, donc, il n’y a pas de trou noir.
Sachant qu’une telle théorie serait très difficile à visualiser, les experts du Big Bang, au lieu d’essayer de corriger le point de vue populaire d’un « univers île », ils vont plutôt émettre des commentaires du genre : « Cette image (du Big Bang) est erronée… il n’y a pas de centre ni d’horizon »⁵.
Mais qu’est ce qui arrive s’il y a un centre ?
Contrairement au point de vue du Big Bang, le récit biblique semble impliquer que l’univers créé par Dieu est un « univers île ». Dans l’appendice B de mon livre (Le temps et la lumière des étoiles), j’ai démontré que :
a) l’univers a un centre unique et une limite ou horizon pour la matière. Il existerait un espace vide en dehors de cette matière; b) sur l’échelle cosmique de distance, la terre serait proche du centre.
Un cosmos avec des limites et un centre de gravité est très différent d’un univers sans limite comme présenté par le modèle du Big Bang. Dans la théorie du Big Bang, si on pouvait voyager d’une galaxie à une autre, en terme de gravité, on « monterait » pour la première moitié du voyage et ensuite, on « descendrait » pour la dernière moitié. En continuant ce voyage, il y aurait d’autres « montées et descentes », mais, si on faisait une moyenne, elle serait environ égale à zéro. Sur une échelle agrandie, un tel univers n’aurait aucune partie où la gravité serait significativement plus qu’une autre.
Par contre, dans un univers créationniste qui a un centre de gravité, si on voyage à partir du centre, on serait toujours en train de « monter » en terme de gravité. Sur une échelle agrandie, les cieux seraient à une altitude gravitationnelle plus haute que la terre comme Esaïe 55.9 nous le dit : « Autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre… ».
Un centre de gravité est important parce qu’un effet de la théorie de la relativité rentre en ligne de compte, celui de la dilatation gravitationnelle du temps. L’expérimentation et la théorie d’Einstein démontrent que le temps et tout le processus physique se déroulent plus lentement dans des endroits à champ gravitationnel plus bas que dans des endroits à champ gravitationnel plus élevé.
L’effet est très petit normalement, mais il est intéressant de noter que quand notre univers avait une taille critique, soit 50 fois plus petite qu’aujourd’hui, la dilatation gravitationnelle du temps avait un effet très important. Ma théorie propose que le cosmos était à cette taille critique la quatrième journée de la semaine de la création. Pendant qu’une journée se passait sur la terre, des milliards d’années de processus physiques prenaient place dans les lieux lointains de l’univers. Ceci laisserait à la lumière des étoiles, mêmes les plus lointaines, le temps d’arriver jusqu’à nous durant ou peu après la quatrième journée de la création, le même jours que Dieu a créé les étoiles. Durant cette quatrième journée, la majorité de l’expansion du cosmos aurait eu lieu.
(N.d.T) : Ces effets de dilatation gravitationnelle du temps sont directement reliés aux événements qui arrivent à l’horizon d’un trou noir. Contrairement aux trous noirs qui absorbent tout, les trous blancs ou fontaines blanches rejètent et dilatent toute matière. Très instables, ils ne peuvent durer plus de quelques jours. Selon la théorie de Humphreys, un trou blanc aurait été le début de l’univers et aurait eu l’effet d’étirer l’espace et le temps (Psa 104.2). C’est pour cela que la théorie de Humphreys est appelée « cosmologie du trou blanc ». Pour plus d’informations concernant les trous noirs et les trous blancs – lire Les Trous Noirs, by Jean-Pierre Luminet, Belfond, Paris, 1987 ¹¹.
En fin de compte, la relativité nous force à reconnaître le placement des horloges que nous utilisons pour calculer l’âge de l’univers et le temps des événements dans le cosmos. Mon livre explique que la Bible nous donne le temps selon la référence de la terre. La Bible nous indique, et ma théorie l’appuie, que l’âge de l’univers est jeune en se basant sur les horloges (calcul du temps) sur terre⁶.
La guerre de la lumière des étoiles
Mon livre intitulé « Le temps et la lumière des étoiles » fut imprimé en octobre 1994. Quelques mois après, un petit groupe de personnes opposées à l’interprétation traditionnelle du livre de la Genèse (la Genèse veut littéralement dire ce qui est écrit) – a déclaré une « guerre sainte » contre mon livre. Leur leader était Hugh Norman Ross, fondateur d’une organisation nommée « Reasons to Believe » et qui fait la promotion d’une théologie basée sur le Big Bang. Dr. Ross avait la présomption que la théorie de la relativité générale ne pouvait que nous amener vers une unique cosmologie, la théorie du Big Bang et des milliards d’années. Mais, mon livre a offert une alternative – une cosmologie créationniste qui est fidèle à l’échelle des temps bibliques.
Le temps et la lumière des étoiles ne mentionnent pas Hugh Ross, mais ce dernier a compris que ce serait une menace pour son organisation. Avec son encouragement, les « Rossistes » ont attaqué mon livre dans des publications populaires⁷ et dans une revue créationniste (dans laquelle j’ai aussi répondu à leurs attaques)⁸. En 1996, ils ont fait une campagne auprès d’importants dirigeants chrétiens aux États-unis afin d’influencer leurs pensées en faveur de leur cosmologie. En 1997, ils ont même lancé une attaque dans un journal scientifique créationniste⁹. Heureusement, mes réponses avaient satisfait les éditeurs et le silence des critiques en fut le résultat. Le débat de plus de quatre ans sur le sujet est disponible sur l’internet¹⁰. Finalement, le débat a été clos l’année passée lorsque j’ai souligné le fait que les « Rossistes » ont refusé de faire des commentaires sur certains concepts clés et des citations d’astrophysiciens séculiers qui appuient ma cosmologie. Leur silence démontre la faiblesse de leur argumentation.
Comment comprendre les modèles cosmologiques créationnistes
Contrairement à la manière dont plusieurs scientifiques font la promotion de leurs théories, je ne m’attends pas à ce que tout le monde accepte la mienne comme si c’était la Parole de Dieu. Par exemple, plusieurs personnes pourraient préférer l’idée que la lumière « mature » des étoiles était créée entre les astres et la terre la quatrième journée de la création. Je traite de cette théorie vénérable dans l’annexe A de mon livre. Même si vous préférez ma théorie, il est important de demeurer ouvert à la possibilité qu’une meilleure théorie pourra la remplacer un jour. Je suis moi-même ouvert à des changements et, une fois que je serai à temps plein à l’Institut de Recherche Créationniste (ICR), je prévoirais la possibilité d’améliorer cette recherche.
Les phénomènes cosmiques sont tellement complexes et dépassent largement notre entendement qu’il serait particulièrement arrogant d’avoir la présomption que Dieu ne pouvait faire ce qu’il a dit qu’Il a fait juste parce que nous ne sommes pas capables de l’imaginer. Notre imagination est limitée, celle de Dieu ne l’est pas. Indépendamment des complexités de la cosmologie, nous savons que l’univers est jeune à cause du contexte clair défini dans le livre d’Exode 20.11 : « Car en six jours l’Éternel a fait les cieux, la terre et la mer, et tout ce qui y est contenu… ». Notre privilège, notre mandat est de discerner Ses pensées et Ses méthodes et de Lui donner toute la gloire et adoration.

Ce diagramme décrit des événements qui, selon une des versions de ma théorie, se produisent à différents moments et endroits durant le 4e jour de la création. Pour plus de clarté, j’ai disproportionnellement simplifié le schéma et exagéré certains des temps. Sa caractéristique principale est cette large « Zone sans temps » en gris, qui s’étend du centre contre l’extérieur pour ensuite y revenir. Rien ne se passe à l’intérieur de cette zone. Les horloges ne fonctionnent pas, et les procédés physiques sont arrêtés à quelque stade qu’ils soient lorsqu’ils s’y sont engouffrés. Pendant que la terre ne connaît absolument pas la mesure du temps, des billions d’années d’événements se produisent dans le cosmos lointain. Une fois que les horloges de la terre se remettent en marche, elles ne totalisent que les vingt-quatre heures de durée normale du quatrième jour.
Les deux courbes montantes indiquent le chemin « espace-temps » de deux galaxies, A et B, que la dilatation de l’espace entraîne loin de la terre. A pourrait être une galaxie proche telle que M31 d’Andromède, à une distance de quelques millions d’années-lumière. B pourrait être la galaxie la plus éloignée observée pas le Hubble Space Telescope, distante de plus de 14 billions d’années-lumière. Dieu crée les galaxies aux points désignés c, sur la ligne pointillée juste au-dessus de la zone sans temps. Cela signifie qu’Il crée la galaxie B, la plus éloignée, avant de créer la plus proche, A, mais les deux existent à partir du quatrième jour.
Après que la galaxie B ait tournoyé, disons durant exactement 300 millions d’années, elle a formé un bel ensemble de spirales qui ne se chevauchent pas encore. La lumière quitte le point espace-temps 2 pour se diriger vers la terre. Après avoir voyagé des billions d’années-lumière, elle dépasse la galaxie A au point espace-temps 1. A ce moment, la galaxie A a aussi tournoyé pendant exactement 300 millions d’années, elle a développé de belles spirales, et envoie aussi de la lumière en direction de la terre. Les photons de chaque galaxie atteignent la terre simultanément juste après qu’elle ait émergé de la zone sans temps, presque à la fin du quatrième jour. Six mille ans plus tard, nous pouvons voir des galaxies qui ont tourbillonné pendant 300, 006, 000 années. Cela signifie que les images que nous voyons sont celles de bras spirales bien définies.
Si nous pouvions voir ces mêmes galaxies telles qu’elles sont maintenant, je pense qu’elles auraient l’air de galaxies elliptiques sans aucune particularité, sans trace de spirale. Cependant, nous ne les voyons pas comme elles sont maintenant mais comme elles étaient.
Soit dit en passant, je pense qu’un autre événement semblable de dilatation du temps a eu lieu pendant le déluge, ainsi nous ne voyons pas les galaxies telles qu’elles étaient le 4e jour, mais plutôt telles qu’elles étaient après la chute de l’homme. Cela expliquerait pourquoi nous observons toutes sortes d’événements destructeurs dans le ciel, même à de grandes distances.
Références
Bible-Science News, 1995. 33(4):21–22, 33(7):12–19. R. Humphreys, S. Conner, and D. Page. Creation Ex Nihilo Technical Journal, 1997–2000. 11(2):189–201, 12(2):174–212, 13(1):49–55, 14(2):69–81. P. Phillips, J. Sarfati, R. Humphreys, S. Conner, D. Page, H. Ross, M. Hunter, K. Duff, E. Fackerell, and C. McIntosh. Harrison, E. R., 1981. Cosmology: The Science of the Universe (Cambridge, England: Cambridge University Press,) p. 107. Humphreys, D. R., 1994. Starlight and Time (Green Forest, Arkansas: Master Books) 137 pp. Humphreys, op. cit., p. 74. Humphreys, op. cit., p. 84. Norman, T. and B. Setterfield, 1987. The Atomic Constants, Light, and Time (Menlo Park, California: SRI International). Ross, H. N., Progress towards resolution of the creation-date controversy, Facts and Faith 11(1): 12–13, 1995. Starlight and Time (Albuquerque, New Mexico: Forever Productions, 2001) 27 minute video available through ICR Customer Service for $19.95. 1-800-6287640, or the website store at http://www.icr.org/store. Wallace, T., The True.Origin Archive; http://www.trueorigin.org/ca_rh_03.htm. Luminet – videos sur les trous noirs et blancs – http://www.canal-u.education.fr/canalu/affiche_programme.php?programme_id=187&vHtml=1
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